Dans les yeux de mon fils

Le 23 décembre, on a reçu un cadeau. Par le schtroumpf farceur. Vous savez, le cadeau qui vous explose au visage. En l'occurrence il a explosé au visage de mon crapaud, et comme avec mon basque, on est toujours à côté, il nous a explosé au visage aussi. Mon crapaud a un souci aux yeux, on ne sait pas encore quoi mais on devrait être bientôt fixé. Et quand j'ai appris cela, une image m'est venue.
J'ai réalisé qu'à partir du moment où je suis devenue maman de mon petit garçon, je me suis donnée une mission, plus ou moins consciemment. J'imagine sa vie comme un long chemin blanc, entouré d'herbe verte, de ciel bleu et de fleurs. Et mon basque et moi sur des chemins parallèles, juste à côté, prêts à enlever le moindre gravier de son chemin pour qu'il puisse continuer à avancer, les yeux en l'air, en regardant tout autour de lui et en profitant, sans devoir fixer le sol pour ne pas trébucher.

Il y a un an, j'écrivais ça. Un premier gros rocher qui s'était retrouvé sur le chemin de mon crapaud. Ce jour-là, on a pu aider notre fils à escalader ce rocher, en le portant à bras-le-corps (des heures à le serrer contre nous jusqu'à ce que la fièvre lui laisse un peu de répit).

Aujourd'hui, un nouveau rocher barre son chemin. Et celui-là nous semble encore plus haut. J'ai l'impression que cette fois-ci on ne pourra pas le hisser au sommet du rocher puis l'aider à redescendre. Alors on va lui tailler des marches pour l'aider à l'escalader avec tout ce qu'on aura autour de nous: les jeux, le rire, la famille...
Jusqu'à ce qu'on puisse le laisser de nouveau vagabonder sur son chemin blanc.
Et puis, au prochain gros rocher, il aura appris à se creuser des petites marches, les unes après les autres, pour surmonter son obstacle.


Je ne sais pas ce que les spécialistes trouveront dans les yeux de mon fils.
Moi je n'y vois que joie de vivre et amour.

Mon fils. Mon crapaud. Mon héros.